Quelques avancées pour la défense européenne

Priorité de la présidence française de l’UE, la défense européenne a été au centre de la réunion informelle des ministres de la Défense des Etats membres, organisées à Deauville les 1er et 2 octobre dernier.

Pour faire avancer l’Europe de la défense, la démarche française se veut pragmatique en proposant des projets concrets tout en évitant ceux qui pourraient fâcher, comme par exemple celui consistant à créer un quartier général européen, auquel Londres est farouchement opposé.

Quelques projets ont été évoqués pour relancer une défense européenne qui avance timidement depuis quelques années. Or, des progrès notables sur ce dossier ne seront pas de trop pour permettre au président Sarkozy de justifier le retour de la France dans la structure militaire intégrée dans l’Otan lors du prochain sommet de l’Alliance, les 3 et 4 avril 2009, à Strasbourg puis à Kehl.

Quoi qu’il en soit, avant la prochaine réunion prévue le 10 novembre, celle de Deauville a permis de sonder et d’obtenir des engagements de principes d’Etats membre sur quelques initiatives. Ces dernières portent surtout sur les moyens aériens et navals.

Ainsi, il est question de mettre en place une flotte multinationale de transport aérien autour de l’A-400 M (qui n’a pas encore commencé ses essais en vol). Il s’agit, pour les pays intéressés, de mutualiser les moyens. Près de huit pays sont intéressés par ce projet (Allemagne, Bulgarie, Espagne, Hongrie, Italie, Portugal, Suède, Roumanie).

Une autre action concernant les flottes d’hélicoptères a été proposée par la France et la Grande-Bretagne. Elle se compose de deux volets. L’un porte sur la formation des pilotes et l’autre concerne la modernisation des appareils, ce qui nécessite la mise en place d’un fonds fiduciaire auquel Paris va contribuer à hauteur de 5 millions d’euros et Londres, à 7,3 millions d’euros. D’autres Etats membres devraient y participer, mais avec des sommes moindres.

Un troisième projet consiste à favoriser l’interopérabilité les marines européennes qui disposent de porte-avions et de porte-aéronefs. Seuls quatre pays sont concernés, à savoir la France, la Grande-Bretagne, l’Espagne et l’Italie. D’autres Etats membres pourraient participer à des exercices navals, dont l’Allemagne. Par ailleurs, il a été proposé de créer un réseau européen de surveillance maritime afin de lutter contre la piraterie et les trafics.

Dans le domaine du renseignement, l’aquisition de nouvelles capacités militaires d’observation spatiale a été évoquée, afin d’alimenter en images le Centre satellitaire de l’UE. Il a été également question de développer une nouvelle génération de satellite militaire dans le cadre d’une coopération militaire.

Autre question clé, celle de l’industrie européenne de défense. Sur ce dossier, et afin de favoriser et d’accélerer la concentration du secteur, un marché intérieur de la Défense pourrait (enfin) voir le jour. Il est également prévu de renforcer l’Agence européenne de défense.

Enfin, la dernière initiative aurait pu rassembler tout le monde mais les Britanniques n’ont pas paru très enthousiastes à l’idée de créer une sorte d’Erasmus militaire qui consisterait, comme le modèle universitaire, à échanger des élèves officiers et des professeurs entre les différentes écoles militaires des pays participants. L’ambition de ce projet est d’arriver à développer une « culture européenne de défense. »

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