La modernisation de l’armement russe est une « haute priorité »

Lors d’une réunion qui s’est tenue au Kremlin, le 11 septembre, le président Dmitri Medvedev a déclaré avoir fixé comme « haute priorité » la modernisation des matériels de l’armée russe. « Nous devons nous concentrer sur les questions du renouvellement de l’équipement » a ainsi affirmé M. Medvedev. « Cela devient un objectif que je viens de fixer au rang de haute priorité de l’Etat », a-t-il précisé.

« Cette décision est sans aucun doute influencée par la crise dans le Caucase, l’agression de la Géorgie et sa militarisation continue » a expliqué le président russe. Pour Moscou, Tbilissi ferait donc peser une lourde menace qui nécessiterait une remise à niveau de l’armement des forces russes, même si ces dernières n’ont fait qu’une bouchée de leurs homologues géorgiennes en août dernier. En fait, la Russie cherche surtout à retrouver l’influence qu’elle avait du temps de la défunte Union soviétique et cela passe par un renouveau de sa puissance militaire. Une réforme de l’armée russe est d’ailleurs actuellement en cours.

« La Russie est un Etat avec lequel il faut compter à partir de maintenant » a affirmé le président Medvedev qui a aussi estimé que « le monde avait changé après le 8 août de cette année », c’est à dire depuis les hostilités avec la Géorgie.

Cependant, même si la Russie retrouve un potentiel militaire important, elle fait figure d’un colosse aux pieds d’argile. Tout d’abord, son économie n’est pas aussi solide qu’il y paraît. Elle dépend essentiellement des matières premières, notamment du gaz et du pétrole, ce qui la met à la merci de retournements de conjoncture. Cela expliquerait également l’intervention russe dans le Caucase.

La baisse du cours du baril de brut de ces derniers jours a fait chuter la Bourse Moscou. Cela dit, sur fond de crise des subprime aux Etats-Unis, toutes les places financières ont été dans le rouge. Sauf que la Bourse de Moscou avait déjà perdu près de 40% de sa valeur lors du trimestre dernier. A part son industrie de l’armement relativement performante dans certains domaines, les russes n’exportent quasiment pas de biens de consommation.

A cela s’ajoute la misère, qui est sans doute la chose la mieux partagée en Russie. Pour un milliardaire, on compte un millions de pauvres. L’état sanitaire du pays est dans une situation désastreuse : l’espérance de vie baisse et les projections démographiques laissent présager que la Russie comptera 105 millions d’habitants dans deux générations, au lieu de 140 millions actuellement.

La corruption gangrène toujours le pays. Elle représenterait jusqu’à 120 milliars de dollars, soit le tiers du budget de l’Etat. Enfin, la crise géorgienne ne doit pas faire oublier la situation en Tchétchénie où les independantistes poursuivent toujours leurs attaques.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]