Léger retrait américain en Irak au profit de l’Afghanistan

Ancien fief des insurgés et des terroristes, la province d’Al-Anbar n’est plus contrôlée par les Américains mais les forces irakiennes depuis le début du mois. Depuis quelques mois, la situation sécuritaire s’est considérablement améliorée en Irak, la branche locale d’Al-Qaïda ayant subi plusieurs revers importants.

Désormais, ce sont 11 provinces, sur les 18 que compte le pays, qui sont passées sous le contrôle des autorités irakiennes. Celle d’Al-Anbar, qui est la plus importante, a été celle où l’armée américaine a essuyé un tiers de ses pertes depuis l’invasion de l’Irak en mars 2003 et où les combats ont été les plus violents, notamment à Falloujah et à Ramadi. La pacification de ce territoire est dû en partie par la volonté de chefs de tribus locaux, lassés par les violences perpétrées par les militants d’Al-Qaïda et qui ont formé des groupes de combattants (Sahwa, ou Réveils) pour lutter contre les terroristes, avec le soutien des Américains. Ces Sahwas ont par ailleurs été intégrés au sein de la police irakienne.

Cependant, si les forces irakiennes sont en mesure d’assurer la sécurité de la province dAl-Anbar, il n’en reste pas moins que l’organisation terroriste « n’est pas totalement battue », comme l’a rappelé le général Lloyd Austin, le commandant en second des forces américaines dans le pays. Son supérieur direct, le général David Petraeus, à qui l’on doit le « Surge », c’est à dire l’envoi de renforts en Irak qui explique egalement l’amélioration de la situation, partage le même avis, au point même de vouloir garder les effectifs des troupes américaines déployés dans le pays au même niveau qu’ils le sont actuellement, c’est à dire à 146.000 hommes.

Seulement, le regain des violences dûes aux taliban et à leurs alliés requiert l’envoi de renforts militaires en Afghanistan, où le commandement américain réclame trois brigades de combats, ce qui représente environ 10.500 à 12.000 hommes supplémentaires.

C’est ainsi que le président George Bush a annoncé, la semaine dernière, lors d’un discours prononcé devant l’Université de la défense nationale, l’envoi en Afghanistan d’un bataillon de Marines et d’une brigade de l’US Army qui devaient initialement partir en Irak pour relever d’autres unités qui, elles, rentreront aux Etats-Unis.

Concrètement, ce sont donc 8.000 hommes au total qui devraient quitter la province d’Anbar et Bagdad d’ici à février 2009. Un bataillon de Marines sera rapatrié dès novembre sans être, par conséquent remplacé, tout comme une brigade de l’armée de Terre, qui devra, quant à elle, patienter trois mois de plus. Par ailleurs, 3.400 hommes d’unités assurant l’appui logistique retourneront aux Etats-Unis au cours des mois prochains. Par ailleurs, le président Bush a également indiqué que les période de rotation des unités en Irak sera ramené de 15 à 12 mois.

Le bataillon et la brigade initialement prévus pour partir en Irak représentent environ 4.500 à 5.000 hommes, soit à peine la moitié de ce que réclame le commandement américain en Afghanistan. Ces deux unités seront déployées à partir de janvier 2009, c’est à dire au moment où le président Bush cèdera sa place à son successeur qui sera élu en novembre prochain.

En pleine campagne électorale, les deux prétendants à la Maison Blanche pensent qu’il est nécessaire de renforcer les troupes américaines en Afghanistan mais ils sont en désaccord sur le désengagement des Etats-Unis en Irak.

Pour le candidat républicain, John McCain, un retrait d’Irak doit être « fondé, comme il se doit, sur la réalité du terrain », alors que son adversaire démocrate, Barack Obama, pense que les forces américaines devraient quitter le pays en 16 mois. A ce sujet, le général Petraeus avait estimé, cet été, que les autorités irakiennes pourraient assumer seules la sécurité de leur pays qu’à partir de la fin de l’année 2009.

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