Toujours occupée par les forces russes, la Géorgie a signé le cessez-le-feu

Le président géorgie, Mikheil Saakachvili, a annoncé, le 15 août, avoir signé un accord de cessez-le-feu avec la Russie. « Aujourd’hui, j’ai signé l’accord de cessez-le-feu » a-t-il déclaré après s’être entretenu avec la secrétaire d’Etat américaine, Condoleeza Rice. Cette dernière a demandé à Moscou de retirer ses troupes du territoires géorgiens et de cesser les opérations militaires.

« Après la signature de cet accord, toutes les forces russes et les troupes paramilitaires et irrégulières qui sont entrées avec elles (en Géorgie) doivent partir immédiatement » a-t-elle affirmé. Par ailleurs, Mme Rice a déclaré que Tbilissi pourrait recevoir une aide économique de la part de pays occidentaux, du Fonds monétaire internationale et de la Banque européenne de reconstruction et de développement.

Censées quitter Gori pour le 15 août, les troupes russes y sont restées à proximité, avec leurs nombreux blindés en position sur une base située à 3 km de la ville. Par ailleurs au moins 10 blindés russes ont de nouveau fait mouvement vers Tbilissi. Une partie d’entre eux s’est ensuite déroutée vers le village de Lamiskana, dans le nord-est du pays. De plus, des soldats russes ont établi des points de contrôle sur les routes, autorisant seulement les véhicules humanitaires ou médicaux.

Sur le plan diplomatique, la surprise est venue, d’une certaine manière, du discours ferme qu’a tenu la chancelière allemande, Angela Merkel, au président russe, Dmitri Medvedev. Alors en visite officielle à Sotchi (Russie), Mme Merkel a déclaré qu’ « il existe un gouvernement élu en Géorgie, avec lequel on doit parler et négocier. » Quelques jours plus tôt, le ministre russe des Affaires étrangères avait affirmé que le président géorgien « devait partir. »

La chancelière allemande a également défendu l’intégrité territoriale de la Géorgie, pourtant jugée « dépassée » par le même ministre russe des Affaires étrangères, et a jugé « disproportionné » la réaction russe à l’assaut donné par les troupes géorgiennes en Ossétie du Sud. La vigueur des propos de Mme Merkel ont de quoi surpendre, étant donné que l’Allemagne a fait preuve de prudence depuis le début de la crise, en raison des liens économiques que le pays entretient avec la Russie. De plus, elle a également indiqué que l’entrée de la Géorgie et de l’Ukraine au sein de l’OTAN « restait en vigueur ». Or, Moscou est tout à fait opposé à cette perspective, refusant d’avoir des bases militaires de l’Alliance à ses frontières.

Enfin, Mme Merkel a insisté sur la nécessité de mettre rapidement en oeuvre le plan de paix proposé mardi dernier par le président Sarkozy et accepté par principe par les deux parties belligérantes. Pour sa part, le chef de l’Etat russe s’est justifié en déclarant que la Géorgie s’est rendue coupable d’une « agression » qui a provoqué « une catastrophe humanitaire. » Refusant sans le dire la perspective d’un déploiement d’une force internationale dans la région pour y rétablir la paix, le président Medvedev a assuré que la sécurité a été rétablie et que les troupes russes « en restent garantes dans le Caucase. »

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