La Russie attaque la Géorgie dans le cyberespace

Il semblerait que la capacité à mener des attaques contre les systèmes informatiques d’un adversaire fasse désormais partie des moyens offensifs susceptibles d’être employés lors d’un conflit, au même titre les blindés ou les avions de combat.

Comme Zone Militaire l’a indiqué le 9 août, la Géorgie a été victime de cyberattaques dès le début du conflit qui l’oppose à la région séparatiste d’Ossétie du Sud et à la Russie. Plusieurs sites gouvernementaux étaient en effet inaccessibles dès samedi matin. En revanche, celui du ministère de la Justice pouvait être encore consulté.

Ces attaques consistent à utiliser des milliers d’ordinateurs insuffisemment protégés afin d’envoyer un flot de requêtes trop important qui provoque ainsi la saturation des serveurs visés, ce qui les rend ainsi indisponibles. On parle alors de « déni de service distribué » (DDOS, Distributed Denial of Service).

Au printemps 2007, l’Estonie a eu à affronter ce type d’attaque après qu’un monument à la gloire de l’Armée rouge ait été démonté à Tallinn. Bon nombre de sites du gouvernement, d’institutions financières et de médias avaient été ainsi rendus indisponibles. Des nationalistes russes avaient été accusés d’avoir mené ces attaques mais des soupçons avaient également visé le Kremlin. D’ailleurs, selon l’AFP, l’Estonie est sur le point d’envoyer des experts en sécurité informatique à Tbilissi.

Outre les attaques par DDOS, qui ont d’ailleurs commencé dès le 20 juillet, c’est à dire bien avant le déclenchement des hostilités, en affectant le site de la présidence géorgienne, le site du bureau des Affaires étrangères (mfa.gov.ge) a quant à lui été détourné par des pirates. Sa page d’accueil affichait des images montrant Mikheïl Saakachvili, le président Géorgien, en nazi.

Les Russes ont également signalé des attaques de pirates informatiques. L’agence Ria Novosti a en effet indiqué que l’accès de son site Internet, (www.rian.ru) a été bloqué le 10 août, ce qui a perturbé ses services. « Les pirates attaquent massivement le site de l’agence et ses serveurs DNS » a déclaré le chef du département IT de Ria Novosti, Maksim Kouznetsov.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]