Les hostilités sont ouvertes entre la Géorgie et la Russie

L’Ossétie du Sud et l’Abkhazie sont deux régions autonomes qui, bien qu’appartenant théoriquement à la Géorgie, souhaitent se rapprocher de la Russie. Depuis le début de l’année, les incidents se sont multipliés entre les Georgiens et les Russes qui soutiennent les Abkhazes et les Ossètes. Le 7 août, en fin de journée, le mitraillage d’un village géorgien par des miliciens ossètes alors que Tbilissi avait proposé un cessez-le-feu aurait mis le feu aux poudres et décidé la Géorgie à intervenir militairement dans la région séparatiste afin d’y « rétablir l’ordre constitutionnel », selon les termes employés, le général Mamoula Kourachvili, le chef des forces géorgiennes de maintien de la paix en Ossétie du Sud.

Rapidement, les troupes géorgiennes ont pris le contrôle de 8 villages sud-ossètes. Cependant, de violents combats ont éclaté autour de la capitale de la région séparatistes, Tskhinvali, encerclée par des blindés et bombardée par 5 avions géorgiens, selon le contingent russe de maintien de la paix présent en Ossétie du Sud. De son côté, Tbilissi a affimé que 3 appareils russes auraient attaqué des objectifs situés à Kareli, une ville située hors de la zone de conflit.

« Il est regrettable qu’à la veille des Jeux Olympiques, les autorités géorgiennes aient entrepris des actes agressifs en Ossétie du Sud » a déclaré le Premier ministre russe, Vladimir Poutine. Les Géorgiens « ont de facto lancé les hostilités en utilisant des chars et de l’artillerie » a-t-il poursuivi. Et de menacer : « C’est très triste, cela va provoquer des mesures de rétorsion » de la part de la Russie, qui a convoqué une réunion d’urgence du Conseil de sécurité tout en envoyant en Ossétie du Sud ses chars de la 58e armée afin de « mettre fin au bain de sang. » De son côté, le président russe, Dmitri Medvedev, a déclaré, dans la matinée, que la Russie allait défendre ses « compatriotes » installés dans la région séparatiste et « punir » les auteurs de l’offensive.

Ainsi, l’aviation russe a bombardé la ville natale de Staline, Gori, où de nombreux civils auraient été tués. Dans l’ouest de la Géorgie, le port de Poti aurait été visé, ainsi que la base militaire de Sénaki. A l’Est du pays, les installations de l’armée géorgienne de Vaziani, située près de la capitale, et la base aérienne de Marnéoulie auraient été touchées, de même que le pipeline Bakou-Tbilissi-Ceyhan. Enfin, les bombardements russes auraient détruit des positions de l’armée géorgienne autour de Tskhinvali, dont une partie était sous le contrôle des blindés envoyés par Moscou en fin de journée. Selon le gouvernement géorgien, qui a décrété la mobilisation générale et le rappel des réservistes, au moins 5 avions russes auraient été abattus mais cette information n’a pas pu été confirmée.

Pour Tbilissi, l’intervention russe pour soutenir l’Ossétie du Sud constitue « une incursion flagrante sur le territoire d’un pays étranger ». A l’antenne de CNN, le président géorgien, Mikhaïl Saakachvili a même accusé Moscou de mener « une guerre ouverte contre son pays » et en a appelé au soutien des Etats-Unis. « Nous appelons Moscou à faire pression sur les dirigeants de facto de l’Ossétie du Sud afin qu’ils cessent les tirs », avait déclaré un porte-parole de la diplomatie américaine, la veille de l’offensive géorgienne. Dans le même temps, Washington avait demandé à Tbilissi de « faire preuve de retenue. »

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