Le point sur le drame de Carcassonne

La semaine dernière, encore cinq victimes du drame de Carcassonne étaient encore hospitalisées à Toulouse. Si globalement, « leur état s’améliore », selon la préfecture de l’Aude, celui du garçonnet de 3 ans, touché à la tête, au coeur et aux épaules reste cependant fragile. Le bambin doit en effet se remettre de six opérations chirurgicales.

Le 29 juin dernier, 17 personnes avaient été blessées par des balles réelles, tirées au cours d’une démonstration d’assaut d’une unité commando du 3e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine.

L’enquête de commandement, ouverte après ce grave incident et menée par le général Moreau, a conclu à une erreur individuelle du sergent à l’origine du tir fatal. Par ailleurs, les mesures de sécurité prises à l’occasion de cette journée « portes ouvertes » du régiment auraient bien été respectées.

Cependant, le quotidien Le Monde a rendu compte dans son édition du 23 juillet des interrogations des familles des victimes concernant « l’absence de sécurité qui a prévalu lors de cette manifestation. » « Le public allait et venait comme il le souhaitait » y est-il encore écrit. Le journal rapporte également les propos d’un officier entendu par les gendarmes chargés de l’enquête judiciaire. Selon ce dernier, « les spectateurs auraient dû être placés en linéaire de chaque côté du stade. » Or, on sait que cela n’a pas été le cas puisque certains d’entre eux se sont retrouvés dans la ligne de tir.

Par ailleurs, le Figaro du 23 juillet indique que le lieutenant commandant le Groupement commando parachutiste (GCP) impliqué dans l’incident se serait dit inquiet dès l’année dernière lors des répétitions d’une démonstration similaire. Faisait écho aux observations de ses subordonnés qui jugeaient que le public se serait trouvé trop près de la scène de l’exercice, des barrières avaient été installées, sans que pour autant il y ait eu une interdiction aux spectateurs de se placer dans la ligne de tir.

Quoi qu’il en soit, avant la journée « portes ouvertes » du régiment, plusieurs répétitions avaient été organisées en présence du colonel Merveilleux du Vignaux et de son successeur à la tête de 3e RPIMa, le colonel Perrin. L’ancien chef de corps n’avait alors noté un aucun manquement aux règles de sécurité.

Cela étant, des sanctions de dix à trente jours d’arrêt ont été notifiées à cinq officiers du 3e RPIMa, à savoir, le colonel Merveilleux du Vignaux, le commandant en second, le colonel Peyre, le chef du bureau de la maintenance et de la logistique et les deux chefs des groupements de commandos parachutistes. Ces derniers avaient fait l’objet d’une suspension au début du mois.

Quant au sergent impliqué dans l’incident, si il reste toujours suspendu de ses fonctions, le contrôle judiciaire auquel il était soumis a été levé la semaine dernière. Pour obtenir gain de cause, son avocat, Me Jean-Robert Nguyen Phung, a mis en avant le fait que le Code de justice militaire n’autorise pas cette disposition à l’égard d’un soldat. Cependant, le sous-officier reste toujours mis en examen poiur « blessures involontaires ».

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