Le paradoxe de la réforme des armées selon Chevènement

Ancien ministre de la Défense de François Mitterrand de 1988 à 1991, Jean-Pierre Chevènement s’est exprimé sur la réforme des armées et du retour de la France au sein du commandement intégré de l’Otan lors d’un entretien publié par le Journal du Dimanche.

Comme l’on pouvait s’y attendre, le président d’honneur du Mouvement républicain et citoyen n’est pas favorable à un retour de la France dans l’Alliance atlantique. « Un pays qui remet à d’autres, dans le cas qui nous occupe à l’organisation militaire intégrée de l’Otan, le soin de sa défense, abandonne la maîtrise de sa politique étangère et de son destin », a ainsi affirmé l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2002, qui avait séduit quelques gaullistes au cours de sa campagne.

Un autre critique de M. Chevènement porte sur la baisse des effectifs et le nombre d’opérations extérieures que doivent assumer les armées françaises. Selon l’ancien ministre, il s’agit même d’un « problème de fond ». « la réduction annoncée de 54.000 postes pour une armée ‘fortement dégraissée’ n’est guère compatible avec les multiples engagements extérieurs de notre armée. »

Dans un face-à-face publié par le Figaro Magazine du 28 juin et qui l’opposait à François Heisbourg, de la Fondation pour la recherche stratégique, M. Chevènement avait déclaré que la participation de la France « dans un grand nombre d’opérations sous commandement Otan » n’était que « la conséquence à retardement de l’abandon du service national et de la transformation de l’armée française en un petit corps expéditionnaire dont la taille doit encore être réduite. »

Enfin, l’ancien ministre a exprimé son inquiètude sur une possible rupture du consensus politique autour de la politique de défense, après avoir rappelé son rôle pour avoir fait accepter par le Parti socialiste le concept de dissuasion nucléaire en 1978.

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