Surcouf : Guéant met son grain de sel

Le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, qui passe pour être l’homme de confiance du président de la République, a estimé, à l’antenne d’Europe 1, que les officiers du groupe Surcouf avaient « eu tort » d’avoir formuler des critiques formulées contre le Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale dans une tribune publiée par le Figaro.

« Une enquête a été demandée et confiée à la DPSD afin d’identifier les responsables », a-t-il indiqué. Or, presque au même moment, sur les ondes de RTL à l’occasion de l’émission « Le Grand Jury », le ministre de la Défense, Hervé Morin, indiquait pour sa part que connaître l’identité des membre du groupe Surcouf n’était « pas majeur et essentiel ». Pour rappel, le même ministre a souhaité, dans les colonnes de Valeurs Actuelles, que les militaires impliqués dans cette affaire soient contraints de quitter l’armée.

Là où Claude Guéant et Hervé Morin se rejoignent, c’est sur l’accusation d’incompétence (explicite pour le premier, implicite pour le second) lancée à l’adresse des officiers du groupe Surcouf.

« Le seul inconvénient, c’est qu’ils ne font aucune proposition, ils critiquent, des critiques qui sont d’une très grande légèreté et témoignent à mon sens d’une grande ignorance du problème et ils ne font aucune proposition » a déclaré Claude Guéant en évoquant les gradés de Surcouf. « A chacun son métier, les missions qui sont confiées aux armées sont définies par le pouvoir politique qui a été élu pour ça », a-t-il encore ajouté.

Résumons. Le ministre de la Défense indique dans un hebdomadaire que l’enquête de la DPSD aura pour conséquence l’exclusion des membres du groupe Surcouf, une fois qu’ils seront identifiés. Vendredi, le chef d’état-major des armées, le général Georgelin, affirme lors d’un entretien accordé à Jean-Pierre Elkabbach qu’il ne souhaite pas de « chasse aux sorcières ». Dimanche, Hervé Morin estime que l’affaire « Surcouf » est « secondaire ». Le même jour, le secrétaire général de l’Elysée, confirme qu’il s’agit bien « d’identifier » les auteurs qui ont cru bon de s’exprimer pour dénoncer les incohérences contenues, selon eux, dans le Livre Blanc.

L’heure est la contre-attaque. Aussi bien Hervé Morin que Claude Guéant font valoir que les officiers de Surcouf sont incompétents et ignorants pour s’exprimer sur un sujet qui concerne la communauté militaire.

Enfin, Claude Guéant est revenu sur la démission du général Bruno Cuche. Le secrétaire général a nié la teneur des propos peu amènes du président Sarkozy à l’endroit de l’ancien chef d’état-major de l’armée de Terre et qui ont été rapportés par Le Point et le blog Secret Défense. La raison de la démission du général Cuche serait donc seulement liée à la bavure de Carcassonne (17 blessés lors d’une démonstration d’assaut d’un GCP du 3e RPIMa).

« Le chef d’état-major a tout de suite pensé à cette solution parce qu’il pensait que c’était une façon élégante de traiter ce très grave problème » a ainsi déclaré M. Guéant. Assimiler le fait d’assumer ses responsabilités à un simple geste d’élégance, n’est-ce pas faire preuve de légèreté?

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