Carcassonne : le BTB était défectueux

Comment peut-on blesser des gens en tirant une rafale de balles réelles avec un fusil muni d’un bouchon de tir à blanc (BTB)? Cet aspect du drame de Carcassonne a alimenté les doutes de celles et ceux qui connaissent le fonctionnement des armes.

En effet, pour tirer à blanc, notamment en mode automatique, il est nécessaire de fixer sur l’arme un BTB pour obstruer le canon, ce qui permet de compresser les gaz qui se dégagent quand la poudre contenue dans les cartouches à blanc se consume. Ainsi, grâce à ce dispositif évite au tireur de réarmer pour tirer une autre cartouche à blanc.

Pour le tir de munitions de guerre, il faut obligatoirement dévisser le BTB du canon si on ne veut pas détruire son arme et surtout, si on veut éviter des blessures qui peuvent être très graves.

A Carcassonne, le sergent du Groupe de commandos parachutistes du 3e RPIMa a l’origine de la fusillade qui a fait 17 blessés lors d’une démonstration d’assaut de son unité, avait pourtant bien un BTB fixé sur le canon de Famas. Seulement, selon Brice Robin, le procureur de la République de Montpellier, le BCB « a explosé en deux fois avec les tirs réels. » Si le BTB avait rempli son rôle, c’est à dire si il ne s’était pas fragmenté, c’est le sous-officier qui aurait dû être blessé.

L’affaire de Carcassonne est le fruit de deux circonstances improbables : la confusion avec des cartouches à blanc et des munitions de guerre d’une sous-officier expérimenté et bien noté par ses supérieurs et la défaillance d’un BTB, dispositif justement aurait dû au minimum détruire l’arme et ainsi éviter les conséquences d’une éventuelle méprise.

Si le sergent du 3e RPIMa devra répondre devant la justice pour avoir gardé sur lui des munitions de guerre, les avoir confondu avec des cartouches à blanc et avoir blessé des tiers, il conviendrait également de s’interroger sur la qualité des BTB actuellement en dotation, même si ils ne sont pas conçus pour être utilisés avec des munitions de guerre.

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