Violents accrochages dans l’Est de l’Afghanistan

Les zones tribales pakistanaises, frontalières de l’Afghanistan, font l’objet d’une polémique entre Kaboul et Islamabad. Au début du mois, l’amiral Mike Mullen, le chef d’état-major interarmes américain, alors en déplacement au Pakistan, a estimé que ces régions, appelées par ailleurs FATA (Federally Administered Tribal Areas), constituent une menace pour la sécurité des Etats-Unis en raison du fait qu’elles servent de base arrière non seulement pour les terroristes d’Al Qaïda mais aussi pour les talibans afghans, qui reçoivent de l’aide de la part de leurs homologues pakistanais.

Cette situation est une source de tensions entre les autorités afghanes et pakistanaises, les premières accusant les secondes de laxisme à l’égard des insurgés trouvant refuge dans ces zones et dans la surveillance de ses frontières. Les critiques de Kaboul visant son voisin sont aussi partagées par l’Otan et les Etats-Unis. Un récent raid de l’aviation américaine dans une FATA aurait d’ailleurs fait 11 morts parmi des paramilitaires pakistanais.

Le 15 juin, le président afghan Hamid Karzaï a estimé que ses militaires avaient le droit de pénétrer dans ces zones tribales afin d’y « détruire les repaires de terroristes ». Or, pour Islamabad, il n’en est absolument pas question, le Premier ministre Gilani ayant rétorqué qu’aucune « ingérence » dans les affaires du Pakistan ne serait tolérée. De plus, les autorités pakistanaises renvoie la responsabilité de la situation au gouvernement afghan et à la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS / ISAF), en les accusant de contraindre les talibans à se replier dans les zones tribales.

C’est donc dans ce contexte que de violents accrochages se sont produits dans la province afghane de Pakikta, située à l’est du pays et frontalière avec le Pakistan.Tout a commencé vendredi dernier, par une embuscade tendue aux troupes afghanes et occidentales par des talibans sur une route du district de Zerok. Les forces alliées ont été contraintes de riposter et de demander un appui aérien pour repousser les assaillants, armés de lance-roquettes et d’armes automatiques.

Après trois jours de combat, un bilan communiqué par le commandement militaire en Afghanistan fait état de 55 talibans tués (dont 3 chefs), de 25 autres blessés et de trois capturés. Aucune perte n’est à déplorer dans les rangs de la coalition internationale lors de cette embuscade.

Par ailleurs, le week-end dernier, des roquettes tirées à partir des FATA pakistanaises ont visé des objectifs situés en Afghanistan. Samedi, trois obus ont atteint une base de l’ISAF dans la province de Paktika et trois autres sont tombés dans un camp de l’armée afghane, sans faire de victimes. Estimant qu’elles étaient en légitime défense, les forces de l’ISAF ont riposté.

Plus tard, dans la journée, une autre roquette a fait un mort et deux blessés en s’abattant sur l’hôpital d’Assadabad, dans la province de Kunar, au nord-est du pays. Mais c’est la localité de Khost (est) qui a été plus particulièrement visée. Une autre base de l’ISAF a été la cible d’une salve de 13 roquettes, tirées à partir du territoire afghan, au cours de la nuit de samedi à dimanche. Plusieurs d’entre elles ont touché des habitations civiles et auraient, selon le gouverneur de la province, tué une femme et trois enfants. L’attaque a donné lieu à une riposte de la part de l’ISAF, impliquant des moyens aériens et de l’artillerie.

La même base a de nouveau été attaqué quelques heures plus tard. Cette fois, ce sont 5 roquettes tirées à partir du Pakistan qui ont visé les installations de l’ISAF. L’une d’entre elles s’est abattue sur le village de Kundaï, tuant trois civils. L’ISAF a répliqué à cette nouvelle salve par des tirs d’artillerie sur le lieu où les roquettes avaient été lancées, situé à 300 mètres environ à l’intérieur du territoire pakistanais.Pour répondre à cette nouvelle salve, Des tirs d’artillerie ont répondu à cette nouvelle salve.

Enfin, dans la nuit de lundi à mardi, c’est la province de Paktia (voisine de Paktika) qui a été le théâtre de nouveaux incidents, avec l’attaque par les talibans de la localité de Sayed Karam. L’ISAF s’est employée à les en déloger par des frappes aériennes qui, selon la police afghane, auraient tué 16 insurgés.

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