La branche nord-africaine d’Al Qaïda veut intensifier son action

Le site « al-Ekhlass », réputé proché de la mouvance d’Oussama Ben Laden, a publié samedi dernier un communiqué d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) revendiquant les attentats commis contre la caserne de la Garde républicaine à Bordj el-Kiffan (4 juin), l’armée algérienne à Dellys, à l’est d’Alger (5 juin) et un chantier de la société Razel à Lakhdaria où Pierre Nowacki, un ingénieur Français, a été tué (8 juin).

Le groupe terroriste a donné l’identité de deux kamikazes qui auraient participé aux attaques du 4 juin. L’un, Ibrahim El-Adham, âgé de 39 ans, était connu pour son engagement islamiste depuis le début des années 1990. Le deuxième terroriste, Youssef Abou Bassir Al-Assimi, âgé de 27 ans, était originaire d’Alger. Le communiqué précise également que les entreprises étrangères présentes en Algérie sont des objectifs « légitimes ».

Il est à noter que les bilans revendiqués de ces attentats ne correspondent pas à ceux donnés par les autorités algériennes. Par exemple, selon l’AQMI, l’attentat du 4 juin contre la Garde républicaine, qui a demandé « quatre mois de préparation », aurait fait 22 morts, alors qu’Alger a fait état de deux militaires tués et de trois blessés.

L’organisation terroriste a cependant subi quelques revers la semaine dernière, avec notamment l’arrestation de 17 personnes suspectées d’avoir des liens avec elle dans la région de Beni Amrane. Ce coup de filet faisait suite à l’enquête menée par la gendarmerie algérienne concernant l’attentat ayant visé l’entreprise Razel. Pour autant, cela n’a pas empêché pas son chef, Abdelmalek Droukdal, d’en appeler à l’intensification des attaques terroristes dans le pays.

Selon le quotidien Echourouk, les militants de l’AQMI ne devraient plus avoir besoin d’obtenir l’aval de leur « émir » pour frapper une cible qu’ils auraient eux-même choisi. Ce changement de « procédure » de la part de Droukdal pourrait avoir au moins deux raisons. Soit il s’agit d’adopter une nouvelle stratégie de « terreur totale », soit au contraire il traduit une fuite en avant qui serait la conséquence d’une pression de plus en plus forte exercée par les autorités algériennes sur le mouvement islamiste. Cependant, ce dernier a reçu récemment des gages de « bonne foi » de la part d’Alger, avec par exemple la poursuite de chrétiens algériens devant les tribunaux, la fermeture de débits de boissons alcoolisés et la déclaration du Premier ministre algérien qui a déclaré en mai dernier que « le Coran est la seule Constitution de la société algérienne. »

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