Des rebelles tchadiens font le coup de feu contre l’Eufor

Des rebelles tchadiens de « l’Alliance nationale » ont ouvert le feu, samedi 14 juin, sur des soldats irlandais de l’EUFOR qui patrouillaient devant le camp de réfugiés de Djabal, situé près de Goz Beïda et de la frontière avec le Darfour.

Les militaires européens, qui ont donc été contraints de riposter, n’ont compté aucune victime dans leurs rangs. Pour le lieutenant-colonel Axelos, le porte-parole de l’Eufor au Tchad, il s’agissait « d’un cas de légitime défense. »

La localité de Goz-Beïda étant située sur l’une des routes principales menant de la frontière soudanaise à N’Djamena, elle est un des points de passage obligé pour les rebelles dont l’objectif affiché est d’atteindre la capitale tchadienne pour tenter de renverser le président Idriss Déby.

La veille, pourtant, l’Alliance nationale avait déjà indiqué avoir « dépassé Goz Beida », selon son porte-parole, Ali Gueddei. En tout état de cause, la rébellion ne s’y est pas attardée, préférant poursuivre sa route vers Am-Dam, à 110 km au nord ouest de Goz Beida. Dimanche, l’armée tchadienne, équipée de lance-roquettes et de mitrailleurses lourdes, a d’ailleurs repris le contrôle de la bourgade.

Le but des troupes rebelles est d’atteindre au plus tôt N’Djamena, ou du moins avant que les pluies rendent plus difficiles les déplacements. les véhicules de l’Alliance nationale évoluent en se dispersant dans le désert, dans le but d’échapper à la surveillance aérienne, et se regroupent ensuite à un point donné pour faire leur coup de main.

La question est de savoir si l’Alliance nationale sera en mesure de rééditer leur attaque de N’Djamena de février dernier, où le régime du président Déby avait failli tomber si la France ne l’avait pas aidé indirectement à se maintenir.

Si l’on en croit un officiel tchadien de « haut rang », ce serait improbable. « Les rebelles évitent l’affrontement et font des sauts dans des localités dégarnies pour se faire une publicité médiatique », a-t-il ainsi affirmé. Cependant, jeudi dernier, les rebelles ont réussi à mettre hors service l’un des six hélicoptères de l’armée tchadienne, pilotés par des Algériens et des Ukrainiens.

Quoi qu’il en soit, si la situation venait à se dégrader comme au début de l’année, le président tchadien pourrait ne pas compter à nouveau sur le soutien des militaires français. « La France n’est pas intervenue et n’interviendra plus », a déclaré, dimanche, le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, à propos du conflit tchadien.

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