Second porte-avions : il est urgent d’attendre

Invité exceptionnel de la tranche d’informations de la radio RTL ce mardi 27 mai, le président Nicolas Sarkozy a abordé pendant quelques minutes les réformes en cours et prévues des armées.

A propos des fermetures à venir d’implantations militaires, le chef de l’Etat a rappelé que « ce n’est pas à l’armée de faire de l’aménagement du territoire, c’est à l’Etat » tout en se refusant à parler de « choc » pour les territoires qui seront concernés. « Il y a des inquiétudes souvent légitimes », a-t-il admis avant de promettre « des compensations pour ceux qui verront leur régiment partir. »

Concernant le budget du ministère de la Défense, dont le niveau devrait se maintenir « aux alentours de 2% de la richesse nationale », M. Sarkozy a affirmé qu’il n’était « pas question » d’accorder les 6 milliards d’euros supplémentaires l’acquisition d’équipements pourtant nécessaires pour respecter les engagements pris lors de la dernière loi de programmation militaire. Toutefois, le président s’est posé en « garant, en tant que chef des armées, de l’efficacité de notre appareil de défense » qui devra par conséquent faire autant, sinon plus, à budget constant et à effectifs moindres.

Par ailleurs, et alors qu’une décision avait été annoncée pour le mois prochain, le sort du second porte-avions ne sera connu qu’en 2011, voire en 2012. En clair, le choix d’assurer la présence permanente d’un groupe aéronaval français à la mer reviendra à l’éventuel successeur de M. Sarkozy.

Le second porte-avions aurait dû être opérationnel dès 2015 afin de suppléer le Charles de Gaulle qui subira de nouveau des opérations de maintenace pendant 18 mois comme c’est le cas actuellement.

Le chef de l’Etat a également abordé l’avenir de l’armée de Terre. Selon lui, la France n’aurait plus « les mêmes besoins d’artillerie et de régiments de chars » et la priorité devrait être donnée au renseignement « spatial », contre l’avis d’ailleurs de son ministre de la Défense, Hervé Morin et même du général Jean-Louis Georgelin, le chef d’état major des armées, qui a déclaré le 14 mai dernier que « savoir sans pouvoir n’est jamais d’une grande utilité. Il faut combattre l’illusion que la connaissance peut remplacer l’action. »

Enfin, Alain Duhamel a interrogé le président sur la capacité à maintenir la puissance militaire française avec « moins de fantassins, moins d’avions et un seul porte-avions. » M. Sarkozy n’a pas franchement répondu à cette question, se bornant à réaffirmer l’importance de la dissuasion nucléaire et surtout à annoncer la fermeture d’une quinzaine de bases de l’armée de l’air « où il n’y a plas un avion depuis vingt ans. »

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