La Royal Navy aura ses deux porte-avions

Pendant que l’avenir du second groupe aéronaval français reste dans l’incertitude, le gouvernement britannique a tranché. La Royal Navy disposera, à partir de 2014 et pour une durée de 50 ans, de deux porte-avions pour remplacer le HMS Illustrious et le HMS Ark Royal, les actuels porte-aéronefs légers qui accueillent les chasseurs à décollage vertical Harrier.

(c) BAE SystemLes deux navires, qui devraient s’appeller le HMS Queen Elizabeth et le HMS Prince of Wales, seront construits par BAE Systems, en association avec Vosper Thornycroft Group pour un montant s’élèvant à 4,7 milliards d’euros (3,8 milliards de livres). La société française Thales prendra également part au programme en fournissant une partie importante des systèmes des bâtiments. L’entreprise s’attend ainsi à réaliser plus de 500 millions d’euros de chiffre d’affaires, sans compter les services de maintenance.

Avec leurs 65.000 tonnes et leurs 284 mètres de long, les deux futurs porte-avions britanniques seront plus imposants que le Charles de Gaulle (42.000 tonnes) mais resteront moins importants que les bâtiments américains de la classe Nimitz (100.000 tonnes). Ils pourront chacun mettre en oeuvre 36 avions de type F-35 Lightning ainsi que 4 appareils de surveillance aérienne. Contrairement au porte-avions français qui dispose d’un réacteur nucléaire, les deux navires seront à propulsion classique.

Cependant, l’annonce du lancement de la construction de ces deux navires suscite quelques critiques. L’armée britannique ayant déjà à supporter le poids de ses engagements militaires en Irak et en Afghanistan, des choix budgétaires s’imposent, d’autant plus que certains équipements majeurs devront être renouvellés prochainement, notamment au niveau du transport aérien avec l’achat de l’A-400 M.

La Royal Air Force pourrait en pâtir et être contrainte d’étaler dans le temps, voire d’abandonner, ses programmes de modernisation du chasseur Eurofighter et de développement de l’hélicoptère Super Lynx. D’autres critiques portent sur la capacité qu’aura la Royal Navy a fournir suffisamment de personnels pour mettre en oeuvre ses deux porte-avions.

Ce programme de construction de ces deux porte-avions devraient générer la création de 10.000 emplois au Royaume-Uni. Voici une donnée qui pourrait donner à réfléchir au moment où l’avenir de la défense française se joue actuellement.

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