La Chine vampirise l’industrie de défense russe

Depuis la chute de l’URSS, la Chine a été une bonne cliente auprès des industriels de l’armement russes puisque Pékin s’est procuré près de 90% de ses équipements militaires en Russie. Le marché chinois a représenté 39% des exportations d’armes de Moscou.

Sauf que, si l’on en croit le Stokholm International Peace Research Institute (SIPRI), cela tendrait à devenir de moins en moins vrai puisque les livraisons d’armements à la Chine par la Russie ont chuté de 63% et les commandes chinoises se font de plus en plus rares.

La raison est que la Chine produit désormais elle-même ses propres équipements militaires. Seulement, la plupart d’entre eux ne sont que des copies revues et corrigées de matériels à l’origine de fabrication russe. L’affaire pourrait en rester là si les Chinois n’avait pas l’ambition de les proposer à moindres coûts à l’exportation.

Ainsi, la Russie vient de reprocher à Pékin que son intention d’exporter son Sheyang J-11 (Jian-11) constituait une violation des accords de coopération militaire passés entre les deux pays. En effet, le Sheyang J-11 n’est en fait que la version chinoise du Sukhoï SU-27 SK Flanker, un chasseur de supériorité aérienne russe, fabriqué sous licence.

La Chine a également mis au point le J-11B qui ressemble comme deux gouttes d’eau au chasseur russe mais dont l’électronique de bord et l’armement sont de conception chinoise. Pékin a l’intention d’en produire 5.000 et d’en exporter vers les pays du tiers-monde – la « cible » traditionnelle des Russes en matière de vente d’armes.

Il n’y a pas que le matériel russe qui soit copié par les Chinois. Ainsi, le Chengdu J-10 est assez semblable au IAL Lavi israélien, lui même dérivé du F-16 américain. Pékin compte également le présenter à l’exportation.

La contrefaçon d’armes par la Chine n’est pas un phénomène nouveau. Dès les années 1950, à une époque où la jeune République populaire et l’URSS collaboraient, Pékin avait conçu son Chengdu J-7 à partir du Mig 21. Les forces chinoises, bien évidemment, mais aussi le Pakistan et la Corée du Nord en avaient été équipés.

Les copies d’armes ne se limitent pas qu’aux seuls avions. La Chine a également produit des armements légers (mitrailleuses, fusils d’assaut du style AK-47, munitions, lance-grenades, lance-roquettes) et des véhicules d’artillerie ainsi que des blindés, tous pour la plupart inspirés des produits russes mais vendus moins chers.

Amnesty International a estimé, dans un rapport paru en juin 2006, que « la Chine apparaît de plus en plus comme l’un des principaux pays exportateurs d’armes, l’un des plus discrets et des plus irresponsables ». De fait, Pékin figure dans les cinq premiers exportateurs mondiaux d’armes.

En général, le paiement de ces équipements militaires fabriqués en Chine se fait par des échanges de matières premières qui alimentent ensuite l’économie chinoise. Amnesty International a également démontré dans ce rapport que les ventes d’armes chinoises contribuent à maintenir des conflits et à entretenir des violations des drotis de l’homme, les principaux clients de la Chine dans se secteur étant la Birmanie, le Soudan, le Pakistan, le Népal, et d’autres pays africains et asiatiques.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]