Parfum de corruption en Irak

Le mois dernier, le New York Times révélait que le gouvernement irakien avait conclu un contrat d’armement avec la Serbie, en septembre 2007, à l’insu des responsables militaires américains présents en Irak afin de contourner les clauses anti-corruption qui s’applique en pareille cas pour les Etats-Unis.

Les négociations avec la Serbie auraient été menées par le ministre irakien de la Défense, Abdul Qadir et celui de la planification, Ali Glahil Baban. Le premier a d’ailleurs obtenu la suppression du comité national des contrats, un organisme qui examinait les contrats d’achats du gouvernement dès lors que leur montant était supérieur à 50 millions de dollars.

L’accord signé avec les autorités serbes prévoit la fourniture de mitrailleuses, de mortiers, de pièces détachées d’hélicoptères et d’avions pour 236 millions de dollars. Selon le quotidien, le Premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki, aurait ignoré les réticences du Comité économique suprême au sujet du manque de garanties de ce contrat.

Un responsable occidental, cité par le journal, a estimé que cette façon de faire des responsables irakiens traduit une « volonté d’éviter la surveillance et une volonté de favoriser des pots-de-vin et la corruption. »

Lasta 95Côté Serbe, Stevan Nikcevic, le directeur de Jugoimport-SDPR, une entreprise qui exporte des armes fabriquées en Serbie, a déclaré que les négociations avec les officiels irakiens n’avaient pas été secrètes, contrairement aux affirmations du New York Times.

« Tous les responsables irakiens étaient informés des contrats conclus avec nous et ces contrats ont été confirmés à plusieurs reprises, selon nos informations, par tous les organes irakiens », a-t-il déclaré dans un communiqué publié par l’agence Tanjug.

Après tout, le gouvernement irakien est libre d’équiper son armée en phase de reconstruction où bon lui semble. Seulement, certains de ses choix peuvent paraître curieux.

Ainsi, pour ses forces aériennes, alors qu’il avait le choix entre l’avion suisse Pilatus – qui a fait ses preuves dernièrement au Tchad – et le Tucano de l’avionneur brésilien Embraer, l’Irak a préféré l’obscur Utva – Lasta 95 qui en est encore à l’état de prototype et qui est développé par une industrie aéronautique serbe déliquescente après des années de guerre.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]