Des réservistes moins bien traités que les militaires d’active

Un rapport rendu public au début du mois dernier par Mme Mary MacFadyen, l’ombudsman intérimaire des Forces canadiennes (une sorte de médiateur), fait état de différences de traitement entre les militaires réservistes et ceux de l’active.

Les nombreuses plaintes de réservistes dénonçant des discriminations par rapport aux engagés ont décidé les services de l’ombudsman à ouvrir une enquête en 2006. Depuis l’an 2000, près de 4.000 soldats réservistes canadiens ont servi dans des opérations extérieures, comme à Haïti, en Croatie, en Bosnie et plus récemment, en Afghanistan. Par conséquent, et comme l’a rappelé Mme McFadyen, les réservistes sont confrontés aux mêmes risques que les militaires dit « réguliers ».

Les enquêteurs du bureau de l’ombudsman ont rencontré 400 personnes et étudié des centaines de documents pour les besoins de leurs inverstigations. Ainsi, ils ont pu vérifier l’existence d’inégalités au niveau des soins médicaux dispensés selon que le militaire blessé dans l’exercice de ses fonctions soit réserviste ou engagé. Les soldats de l’active auraient donc un accès immédiat à ces soins, ce qui n’est pas le cas de leurs camarades réservistes.

Pour Mme McFadyen, il s’agit là « d’une injustice importante de la force militaire du Canada ». Compte tenu que les réservistes se sont engagés à « s’entraîner et à servir leur pays », ils peuvent légitimement s’attendre « à recevoir les meilleurs soins possibles lorsqu’ils sont blessés ou qu’ils tombent malades durant leur service », écrit-elle encore dans son rapport.

L’enquête a également montré, dans le cas de mutilation accidentelle, que certains réservistes ne perçoivent que 40% des indemnités prévues pour les militaires engagés. Bien que cette différence de traitement ne soit pas appliquée pour les réservistes en mission en Afghanistan, Mme McFadyen s’est indignée de cette situation. « Une partie du corps a la même valeur, que ce soit celle d’un réserviste ou d’un militaire permanent », a-t-elle déclaré.

Le rapport pointe également du doigt le suivi médical des personnels réservistes. Cela a été constaté notamment pour les vaccinations et les soins pour les blessures reçues durant leur entraînement militaire. En outre, les certificats médicaux de nombre d’entre eux ne seraient pas à jour dans leur dossier, ce qui peut entraver leurs démarches pour faire valoir leurs droits ou des réclamations à l’armée.

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