Des travaux pratiques inspirés par Clausewitz

La notion de conflit asymétrique est à la mode en ce moment, avec l’intervention militaire israélienne contre le Hezbollah en juillet 2006, les efforts américains de stabilisation de l’Irak ou encore les combats qui opposent les talibans aux forces de l’Isaf dans le sud et l’est de l’Afghanistan. Les conflits inter-étatiques, qui opposent deux armées structurées, se font de plus en plus rares.

La guerre asymétrique n’est pas nouvelle. Les armées napoléoniennes, confrontées au harcélement de milices, en ont fait les frais lors de l’occupation de l’Espagne de 1808 à 1813. L’Empereur dira d’ailleurs, à Las Cases, pendant son exil à Saint-Hélène, que « cette malheureuse guerre d’Espagne avait été une véritable plaie, la cause première des malheurs de la France. »

Un conflit asymétrique oppose donc une armée, généralement bien équipée, disposant parfois d’une supériorité technologique, obéissant à des règles et à des méthodes bien établies à des adversaires qui n’ont rien de tout cela. La guerre contre le terrorisme ou encore la lutte contre les mafias et les trafics de drogue font parties des conflits asymétriques.

Dans son essai « De la Guerre », le général et stratège prussien Karl Von Clausewitz (1780-1381) évoque, au livre VI, cette notion de guerre asymétrique en se penchant sur les mouvements de guerilla. Selon une tribune du chef d’escadron Miquel, publiée par le Collège interarmées de défense, « l’esprit de Clausewitz demeure toujours valable à travers les principes qu’il a décrits. »

En outre, toujours d’après le chef d’escadron Miquel, une analyse « critique » de l’ouvrage du stratège prussien « permet de délivrer une méthode et de confronter les anciennes lois de la guerre avec les éléments mutants issus des conflits asymétriques et de valider certains principes, par définition universels. »

C’est avec l’objectif d’affronter au mieux la menace de guerre asymétrique que le 4e Régiment de Chasseurs de Gap a organisé, du 31 mars au 4 avril dernier, un exercice de lutte anti-guérilla en zone montagneuse, baptisé « Livre VI », en référence à la partie consacrée à « l’armement populaire », de l’essai de Clausewitz.

Cet entraînement a également mobilisé des moyens aériens assez conséquents, avec l’intervention de Mirage 2000 D de la base aérienne de Nancy, de Super Etendard de la Marine nationale et de F-16 belges. Epaulés par un AWACS d’Avord, ces avions de combat ont réalisé des missions d’appui aérien rapproché en terrain montagneux.

L’exercice s’est déroulée dans la région du Queyras (Hautes-Alpes). Il aura permis de mettre au point et d’affiner des techniques de combats qui seront certainement très utiles dans les années à venir.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]