De vieilles cartouches pour l’armée afghane

Des munitions obsolètes, de mauvaise qualité, voire inutilisables, auraient été livrées à l’armée et à la police afghanes depuis l’année dernière, si l’on en croit les révélations du New York Times du 27 mars dernier.

Selon le quotidien américain, qui s’est procuré des rapports confidentiels du Pentagone, la société AEY aurait fourni aux forces de sécurité afghanes des munitions vieilles de plus de 40 ans, conditionnées dans des emballages en mauvais état.

Le groupe AEY s’était vu confier – après un appel d’offres – un contrat d’un montant de 300 millions de dollars visant à équiper en matériels de guerre les militaires et les policiers afghans. L’entreprise, dirigée par un homme de 22 ans et un masseur de formation, revendait des munitions acquises dans un premier temps dans des pays européens de l’ancien bloc communiste ou des Balkans (Albanie, Bulgarie, Hongrie, Montenegro, République tchèque, Roumanie, et Slovaquie).

Mais AEY ne s’est pas arrêté là puisque la société s’est également procuré des dizaines de millions de cartouches fabriquées en Chine, pays pourtant soumis à un embargo sur les armes. L’entreprise aurait utilisé des intermédiaires et une société écran soupçonnée par les autorités fédérales de se livrer à du trafic d’armes.

Le contrat accordé à AEY a été suspendu par l’US Army qui va mener une enquête sur l’origine des munitions que la société a fournies aux Afghans, bien que, selon le porte-parole du Pentagone, Bryan Whitman, « auncun incident ou dysfonctionnement de ces munitions n’a été signalé. »

« Toutefois, l’emballage de ces munitions n’est ps conforme aux standards que nous attendons dans le cadre de ce contrat », a-t-il concédé.

D’après le New York Times, deux enquêtes concernant AEY ont été ouvertes respectivement par l’inspecteur général du département de la Défense et le service américain des douanes.