Deux parlementaires PS démissionnent de la commission du Livre blanc sur la défense

Alors que l’Assemblée nationale devait débattre d’une motion de censure déposée par l’opposition et portant sur l’envoi de renforts français en Afghanistan et le retour de la France au sein du commandement militaire intégré de l’Otan, le député Patricia Adam et le sénateur Didier Boulaud, tous deux membres du Parti socialiste, ont annoncé aujourd’hui leur démission de la commission du Livre blanc sur la défense et la sécurité, présidée par Jean-Claude Mallet.

« En sept mois de travaux, nous avons constaté que cette commission ne servait que de chambre d’enregistrement des décisions du président de la République », ont expliqué les deux parlementaires dans un communiqué.

Parmi leurs griefs, les deux élus citent notamment le changement de la position française à l’égard de l’Alliance atlantique, la décision de renforcer le contingent français en Afghanistan, la « création d’une base navale française permanente » dans la région pourtant stratégique du Golfe Persique, « la réforme des services de renseignements », « le rattachement de la gendarmerie au ministère de l’Intérieur » et enfin, « la modification des implantations des unités sans concertation avec les élus et les personnels. »

La commission du Livre blanc sur la défense a été également vivement critiquée par le groupe socialiste à l’Assemblée nationale, qui l’a qualifiée de « coquille vide » et de « simulacre de consultation et de démocratie. »

Son président, Jean-Claude Mallet, qui a par ailleurs « vivement regretté » la démission des deux élus socialistes, a tenu à leur répondre point par point. « Il est inexact de prétendre que la commission n’est qu’une chambre d’enregistrement des décisions du président de la République et qu’elle n’est pas indépendante, je ne peux pas le laisser dire. », a-t-il déclaré.

Selon lui, les décisions annoncées par Nicolas Sarkozy ont été prises « après avoir reçu les avis de la commission » ou relevaient de « l’actualité politique. » Ainsi, selon M. Mallet, la réforme des services de renseignement est « une proposition de la commission » et la politique à l’égard de l’Otan fait partie « d’options » qu’elle a soumises au président. Enfin, les travaux de la commission auraient influencé le discours du chef de l’Etat, prononcé le 21 mars dernier à Cherbourg, concernant la politique de dissuasion nucléaire.

La commission du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale a pour mission de déterminer les grandes orientations qui inspireront la stratégie française pour les 15 prochaines années. Installée à la fin du mois d’août 2007, elle devait rendre ses conclusions au début du mois de mars. Après avoir été une nouvelle fois reportés à la mi-mai, les travaux de la commission devraient être publiés à la mi-juin.

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