Défense : la réforme se précise

Alors que les rumeurs circulent et que des ébauches de projets sont divulgués par la presse, le ministre de la Défense, Hervé Morin, a donné des précisions sur l’avenir des armées à 600 officiers et fonctionnaires du ministère de la Défense réunis ce mardi à l’Ecole militaire, à Paris .

Ainsi, concernant la réduction annoncée des effectifs, M. Morin a précisé qu’il y aurait 6.000 postes supprimés annuellement pendant une durée de six à sept ans, ce qui concernera entre 36.000 et 42.000 personnes. Pour mémoire, le rapport publié par Le Point concernant les travaux de la commission RGPP-Défense prévoyait une suppression de 34.966 emplois miltaires entre 2008 et 2014 et de 16.829 emplois civils sur les 426.000 personnels employés par le ministère de la Défense.

Selon le ministre, il n’est pas question d’une quelconque « loi de dégagement des cadres », terme habituellement utilisé pour désigner un « plan social » visant les militaires de carrière, et notamment les sous-officiers. Au contraire, la diminution des effectifs devrait être accompagnée par des mesures sociales que M. Morin n’a toutefois pas précisée et la grille indiciaire devrait être également révisée, comme il l’avait promis en décembre dernier, afin de revaloriser les soldes et de les aligner sur les salaires de la fonction publique en tenue.

Quant au sujet qui fâche actuellement les élus locaux, à savoir la dissolution d’unités et de garnisons, M. Morin a indiqué que la liste des casernes et des bases qui seront soit supprimées ou soit restructurées sera connue dès le mois de juin, c’est à dire après les arbitrage qui seront rendus par le président de la République à l’issue de la publication du Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale.

Les premières dissolutions d’unités commenceront dès l’été 2009, comme les externalisations de services qui n’ont pas de spécificités militaires.

Les armées n’ayant plus la vocation à faire « de l’aménagement du territoire », selon les termes du chef de l’Etat, le ministre de la Défense a confirmé la création de 90 « bases de défense » qui accueilleront en moyenne 2.800 personnels pour assurer le soutien de plusieurs unités installées dans un rayon de 30 kilométres.

L’annonce de ces mesures n’a pas rassuré les syndicats des personnels civils de la défense qui ont adressé un « avertissement solennel » à M. Morin, accusé d’être « celui qui aura démantelé le ministère de la Défense. » Ils ont par ailleurs averti qu’ils ne laisseront pas faire le ministre « sans réagir ».

Si les civils sont inquiets, il en va de même pour les militaires qui, de par leur statut, n’ont pas le droit d’adhérer à un syndicat. Les auditeurs du ministre sont donc repartis de l’Ecole militaire avec une clé USB contenant tout ce qu’il faut pour faire accepter à la base la réforme en cours. En matière de communication, on a vu mieux.

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