Inquiètude chez les militaires de l’armée de terre

Les armées se préparent à connaître une nouvelle réforme importante. Comme à chaque fois, les rumeurs vont bon train et les bruits de couloir des états-majors se répandent comme une trainée de poudre. Quelles unités vont disparaître? Quelle ville va perdre son régiment? Autant de questions qui alimentent l’inquiètude des personnels qui se demandent à quelle sauce ils vont être mangés.

Actuellement, deux groupes de travail sont en train de tracer des pistes de réforme afin que les armées françaises soient non seulement plus efficaces mais aussi mieux préparées pour affronter les menaces d’aujourd’hui et de demain. L’habitude avait été prise, en France, de préparer les guerres d’hier. Inutile de s’étendre davantage sur les bienfaits de la Ligne Maginot pour ne prendre qu’un seul exemple.

Un volet de la réforme entre de le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP). Son objectif est de « dégager des marges de manoeuvre budgétaire » aux armées et de chercher une « meilleure efficacité à moindre coût ». Cela impliquera une réorganisation au sein du ministère de la Défense qui mettra l’accent sur la mutualisation des moyens, notamment pour tout ce qui touche au soutien des troupes afin de rééquilibrer le rapport « front office » et « back office ».

Ensuite, l’avenir des armées sera conditionné par les conclusions du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale qui ne seront connues qu’en mai. La commission présidée par Jean-Claude Mallet, après avoir auditionné des spécialistes des questions de défense et des militaires, soumettra les grandes orientations qui détermineront la future stratégie française.

Maintenant, il y a ce que l’on tient pour certain et le reste. Il est en effet acquis que les effectifs du ministère de la Défense vont diminuer d’environ 30 à 35.000 personnels, qu’ils soient civils et militaires. Etant donné que la priorité va être donnée à l’opérationnel au détriment du soutien, on peut imaginer que des unités à vocation logistique vont disparaître. Sans être devin, il paraît logique que certaines spécialités soient devenues moins importantes et pertinentes au fil de l’évolution des menaces ou encore que d’autres activités pourraient être rationalisées, notamment pour ce qui concerne le génie militaire ou encore l’artillerie.

Il est également acquis que la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire va être réduite de 30%. Le président de la République l’a lui-même affirmé lors du lancement du SNLE « Le Terrible » le mois dernier. Comme il est certain que les états-majors des trois armées vont être réunis sur le site unique de Ballard, à Paris.

Pour le reste, il paraît hasardeux d’avancer une liste de villes qui vont perdre leur garnison et d’unités prochainement dissoute, même si certains documents peuvent circuler. Celui que le quotidien Libération a cité dans son édition du 1er avril [et dont Zone Militaire a une copie] peut éventuellement donner une idée de ce qu’il pourrait se passer (et le conditionnel est important) mais il est prématuré de le présenter comme définitif.

D’autant plus que le colonel Benoît Royal, du SIRPA-Terre a indiqué que le document en question a évolué depuis sa rédaction et que le ministre de la Défense, Hervé Morin, a encore rappelé, à l’AFP, qu’aucune décision n’est prise à ce jour. Avant que les prochaines orientations soient fixées, il paraît plus sage d’attendre la publication du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale ainsi que les conclusions du groupe de travail concernant la RGPP pour le ministère de la Défense.

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