Un nouveau secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants

Les résultats défavorables obtenus par l’actuelle majorité lors des dernières élections municipales ont provoqué une remaniement ministériel. Outre les six nouveaux entrants au gouvernement, certains secrétaires d’Etat ont changé de ministère.

Ainsi, l’ancien socialiste Jean-Marie Bockel a troqué son poste au Quai d’Orsay, où il s’occupait de la Coopération et de la Francophonie, pour celui de secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants, en remplacement d’Alain Marleix, appelé à d’autres fonctions au secrétariat d’Etat aux Collectivités locales.

M. Bockel s’est dit « extrêmement satisfait » de sa nouvelle affectation et il a affirmé être « passionné » par les questions de défense et « très heureux de travailler avec Hervé Morin » dans un ministère « régalien ».

Cependant, des déclarations venant de Pierre Moscovici (PS) et de quelques membres du gouvernement, laissent à penser que la nomination de M. Bockel au secrétariat d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants est une sorte de « rétrogradation » pour cause de « mésentente » avec son ministre de tutelle, Bernard Kouchner. Les critiques de M. Bockel concernant la « françafrique » l’auraient également desservi. Ces dernières auraient d’ailleurs mécontenté le président gabonais, Omar Bongo.

Dans le fond, peu importent les raisons qui ont motivé le changement de poste de M. Bockel. Au secrétariat à la Défense et aux Anciens combattants, il aura en charge des dossiers importants, ou du moins qui le sont pour certains, comme le devoir de mémoire à l’égard des vétérans, les questions portant sur l’organisation de la réserve, qu’elle soit citoyenne ou opérationnelle ou encore le lien armée-nation. Enfin, le ministère de la Défense s’est engagé sur la voie d’une réforme ambitieuse qui va rompre avec les habitudes du passé et qui va mettre en avant l’efficacité opérationnelle de l’armée française avant les impératifs d’aménagement du territoire en fonction des petites cuisines politiciennes.

En revanche, ce qui est plus gênant, c’est que des responsables politiques puissent penser qu’une nomination au poste de secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants soit une « dégradation ».

Les militaires, sans oublier leur famille, et ceux qui ont donné beaucoup d’eux-même pour servir leur pays et ses intérêts apprécieront, sans doute, d’apprendre qu’ils dépendent d’un secrétaire d’Etat de « seconde zone ».

En tous les cas, ces réactions en disent long sur l’importance qui est donnée par certains aux affaires de défense et au devoir de mémoire que les jeunes français doivent à ceux sans qui ils ne pourraient pas vivre libres aujourd’hui.

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