Otages d’Al Qaïda au Maghreb

Ils s’appellent Wolfgang Ebner, 51 ans et Andrea Kloiber, 44 ans. Ce couple originaire de la région de Salzbourg, en Autriche, a été enlevé en Tunisie, vraisemblablement entre le 18 et le 22 février, par la branche nord-africaine d’Al Qaïda, qui, héritière du Groupe salafiste pour la prédication et le combat algérien, cherche à étendre son influence dans le Maghreb et le Sahel.

Cette affaire fait suite à l’enlèvement, en avril 2003, d’une trentaine de touristes européens dans le Sahara par le GSPC, aujourd’hui Al Qaïda pour le Maghreb islamique (AQMI), et au meurtre de quatre touristes français en décembre dernier en Mauritanie.

Vienne a cherché à obtenir un contact avec les ravisseurs, contact qui a été établi le 14 mars dernier, avec l’aide, notamment de la DGSE qui s’est impliquée sur instruction de l’Elysée, du service de renseignements allemand, le BND et du service de sécurité algérien. Officiellement, l’Autriche se refuse à négocier la libération de ses deux ressortissants, sans doute pour éviter le précédent de 2003 où une polémique avait éclaté sur sur le versement d’une rançon de 5 millions de dollars aux ravisseurs des touristes européens.

Le 10 mars, un communiqué d’Al Qaïda au Maghreb islamique, publié par le site islamiste Al-eklaas, revendiquait l’enlèvement des deux randonneurs autrichiens. Le tout était accompagné d’une menace sur la vie des otages et d’un message destinés aux occidentaux les appelant à ne pas se rendre en Tunisie.

Selon des sources concordantes, les deux otages ont été localisés au Mali, à 150 kilomètres environ de Bidal. Cependant, le gouvernement malien a déclaré dimanche dernier qu’il n’avait aucune information à ce sujet.

Les preneurs d’otages demandent une somme de 5 millions d’euros pour la libération du couple. Le montant de la rançon n’a pas été précisé par Vienne mais par le site Internet du Kürier, un journal autrichien.

En plus de la demande de rançon, le quotidien algérien Annahar a indiqué samedi qu’une liste de cinq militants islamistes emprisonnés avait été communiqué à l’ambassade d’Autriche à Alger. Parmi les noms avancés figure celui de Amar Saïfi, dit « Abderazak El Para », arrêté au Tchad en 2004 par les rebelles du MDJT et qui a disparu avant son procès.

Quant à l’identité du chef des ravisseurs, Al Djazaïr News a affirmé qu’il pourrait s’agir de Abdelhamid Abou Zaïd, l’adjoint d’Abou Amma, l’émir de l’AQMI pour le Sahel et le Sahara.

Les islamistes avaient donné jusqu’à dimanche dernier pour voir leurs revendications satisfaites. Or, ce délai a été repoussé d’une semaine.

« Après l’expiration d’un ultimatum de trois jours offert à l’Etat d’Autriche pour la questions des touristes enlevés, en réponse à la demande de l’autre partie en négociations, nous annonçons au public que les moudjahidines ont décidé d’accorder à l’Autriche un nouveau délair d’une semaine commençant hier soir (dimanche 16 mars) à minuit » précise un communiqué du groupe terroriste, diffusé par le site Internet habituellement utilisé par Al Qaïda et relevé par la société SITE Intelligence Group.

Les deux otages autrichiens détenus par l’AQMI

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