La Colombie accuse Chavez d’avoir financé les FARC

La tension n’est pas retombée entre Bogota, Quito et Caracas après l’attaque en territoire équatorien d’un camp des Farc par les forces armées colombiennes, attaque qui s’est soldé par la mort de 16 guérillos marxiste, dont le numéro 2 de l’organisation, Raul Reyes.

D’un côté, il y a la Colombie, alliée des Etats-Unis. De l’autre, et contre elle, il y a le Venezuela et l’Equateur, deux pays dirigés par des présidents qui ne portent pas Washington dans leur coeur et qui sont proches du marxisme et de l’altermondialisme. Au centre, il y a les Farc, groupe terroriste marxiste, en lutte contre le pouvoir colombien depuis près de 40 ans et qui peut trouver des points de convergence idéologiques avec les chef d’Etat venezuelien et équatorien.

Depuis dimanche, l’Equateur et le Venezuela, en réaction contre l’opération menée par la Colombie samedi dernier, ont rappelé leur ambassadeur de Bogota et ont envoyé des troupes le long de la frontière colombienne.

C’est dans cette situation que viennent les accusations de Bogota à l’encontre de Hugo Chavez, le président du Venzuela et de Rafael Correa, celui de l’Equateur. Ainsi, selon le chef de la police colombienne, le général Oscar Naranjo, les documents trouvés dans les disquse dur des ordinateurs de Raul Reyes établiraient que les Farc auraient reçu la « modique » somme de 197 millions d’euros de la part de Caracas.

Mieux encore, le général Naranjo a même accusé Chavez d’avoir été aidé financièrement par la guerilla marxiste pendant son petit détour en prison de 1992 à 1994 pour une tentative de coup d’Etat manqué.

« Un mot retrouvé sur Raul Reyes raconte combien Chavez était reconnaissant pour les 100 millions de pesos à l’époque que les FARC ont livrés à Chavez lorsqu’il était en prison », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.

Pour le vice-président du Venezuela, Ramon Carrizalez, les accusations de la police colombienne ne sont que des mensonges. « Nous sommes habitués aux mensonges du gouvernement colombien », a-t-il rétorqué. « Quoi qu’ils disent n’a aucune importance. Ils peuvent désormais inventer n’importe quoi pour tenter de s’extirper de cette violation du territoire équatorien qu’ils ont commise ».

Pour mémoire, Chavez avait été accusé par son homologue colombien, Alvaro Uribe, de profiter de sa médiation dans l’affaire des otages des Farc pour mettre son nez dans les affaires colombiennes.

Enfin, l’Equateur n’est pas en reste non plus, selon le général Naranjo. Toujours selon les informations obtenus par l’analyse des ordinateurs saisis après l’attaque de samedi, des contacts auraient eu lieu entre un ministre équatorien et le chef des Farc. Tout comme Chavez, le président Correa s’est défendu en qualifiant ces accusations de « totalement fausses ».

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