L’US Navy détruit le satellite espion en perdition

USS Lake Erie (c) US Navy

Le 14 février dernier, la Maison Blanche avait ordonné à la marine américaine de détruire le satellite espion America 193 qui était susceptible de retomber sur terre après que son contrôle ait été perdu. C’est désormais chose faite.

Vers 22h36 (4h26, jeudi, heure française), le croiseur de la classe Aegis USS Lake Erie a en effet « tiré un missile SM-3 tactique qui a frappé le satellite approximativment à 247 km au-dessus de l’Océan Pacifique alors qu’il se trouvait dans l’espace à plus de 44.000 km/h », selon un communiqué du département de la Défense.

La fenêtre de tir pour lancer cette opération, d’un coût de 40 à 60 millions de dollars selon les estimations, était réduite. Il fallait en effet attendre le retour sur terre de la navette Atlantis après un séjour de de deux semaines en orbite et elle devait avoir lieu impérativement avant le 29 février, date à partir de laquelle le satellite avarié allait amorcer sa descente vers l’atmosphère.

Selon le Pentagone, le satellite aurait été pulvérisé en « morceaux de la taille d’un ballon de football » mais il faut attendre « 24 à 48 heures » pour savoir si son réservoir, contenant 450 kg d’hydrazine, substance chimique potentiellement toxique et dangereuse, a été totalement détruit.

Le chef d’état-major interarmées adjoint américain, le général James Cartwright, a indiqué, lors d’une conférence de presse, qu’il y a « 80-90% » de chances que « le réservoir ait été percé et que l’hydrazine ne soit dispersée » et de préciser que l’on en saura plus dans « les deux prochains jours ». Cela étant, une boule de feu a pu être détectée après l’interception du satellite par le missile. Il semblerait qu’elle provienne de l’explosion du réservoir d’hydrazine.

Les débris du satellite détruit sont surveillés par l’armée américaine. En raison de la faible altitude d’interception, certains d’entre eux ont commencé à rentrer dans l’atmosphère. Selon le général Cartwright, leur taille serait plus petite que prévue et ne devrait donner aucune indication technologique sur le satellite détruit.

Quoiqu’il en soit, et après la destruction d’un satellite par l’armée chinoise l’an passé, les Etats-Unis auront démontré – si le succès de l’opération est totalement confirmé – leurs capacités dans le domaine de la guerre spatiale. Intention que leur prêtent la Chine et la Russie, même si Washington s’en défend.

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