Vers un Pentagone à la française

Le ministre de la Défense a confirmé, lors du conseil des ministres de modernisation des politiques publiques, l’information du Figaro du 10 décembre dernier selon laquelle les états-majors des différentes armées seraient réunis autour du ministre de la Défense sur un même site, sur le modèle du Pentagone aux Etats-Unis.

Le site choisi pour cette implantation est un terrain de 8 hectares appartenant déjà à l’armée, situé dans le quartier Balard (XVe arrondissement de Paris), près de la Cité de l’air, dans le . L’armée de l’air y a déjà son état-major où elle y emploie 5.000 fonctionnaires civils et militaires. Devraient donc l’y rejoindre, dès 2012, les états-majors de l’armée de terre, de la marine, l’état-major des armées, le secrétaire et le délégué général du ministère de la Défense.

Ce regroupement s’inscrit dans la volonté affichée du ministre de donner plus de moyens à l’équipement des forces – appelé “front office” par les spécialistes – au détriment de leur soutien, appelé “back office”. Actuellement, le rapport entre le “front office” et le “back office” est de 50-50. Il s’agit dès lors de le porter à 65-35, comme chez les militaires britanniques. Pour y parvenir, l’accent est donné à la mutualisation de plus en plus poussée de la gestion des ressources humaines, de l’armement, des véhicules et des équipements.

Un Pentagone à la française aurait donc l’avantage d’éliminer les doublons au profit du chef d’état-major des armées (Cema) qui se verrait attribuer de nouvelles prérogatives et avoir ainsi la main mise sur la planification du budget et des programmes. Cinq directions devraient aussi voir le jour : opérations, soutiens, armement, stratégie, inspection.

Le financement de cette opération devrait être assuré par la vente de biens immobiliers appartenant aux armées. Ainsi, sur les 8 hectares du terrain de Balard, 3 hectares pourraient être vendus. Les immeubles du boulevard Saint-Germain qui abritent le Cema et l’état-major de l’armée de terre comme celui de la Concorde où est logé l’état-major de la marine connaîtraient le même sort. Seul l’hôtel de Brienne, siège du ministère de la Défense, serait conservé à cause de son prestige historique – Clémenceau et le général de Gaulle y ont eu leurs bureaux – pour être transformé en lieu de réception pour le ministre.

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